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Le groupe d’aventuriers se retrouve dans les appartements de la détectiveValérie Kerveillan, à Paris. Réunis dans le salon, l’équipe est partagée entre l’idée de Singer de rencontrer Pitterson, Professeur de bio-architecture, et d’arrêter les frais. Effectivement, ils se demandent encore comment les forces spéciales, les spés, leurs sont tombés dessus aussi rapidement lors de leur sortie dans la zone circonscrite. Il est certain que le gouvernement tient à cacher ce qui s’est passé là-bas. Singer est clair : la piste du professeur Pitterson est le bon angle d’approche, mais il regrette que l’équipe se soit autant exposée. D’ailleurs en jetant un œil dehors, il se rend compte que l’immeuble est cerné. Les forces spéciales ont plus rapidement identifié l’un des membres que prévu. Il faut prendre la poudre d’escampette. Après avoir réintégré leur combinaison et rengainé leurs armes, la petite équipe s’enfuit par le système de repli prévu dans une cloison. Une fois à l’extérieur, ils sont rapidement repérés et les forces spéciales sont à leur trousse. C’était sans compter sur l’agilité et l’expertise de Singer, qui n’hésite pas à lancer une petite grenade de son cru sur l’assaillant. Vulnérable, le groupe doit se séparer. Singer et l’inspecteur Melville se rendent chez le professeur pour trouver le moyen d’entrer dans les locaux de recherche du gouvernement, qui ont été installés dans la cité aérienne dans la serre de culture. Le problème c’est que l’ouvrage est ultrasécurisé et l’équipe va devoir la jouer fine.

Dans ce nouvel opus de Terra Prohibita, les auteurs nous dévoilent une belle partie de l’intrigue. L’improbable équipe tournant autour de 4 personnages forts recèle un joli jeu de puissance. Le personnage de Singer prend la place de leader du groupe au détriment de Kerveillan et Melville, mais l’inspecteur et la détective gardent un œil attentif sur ses agissements. Ce petit jeu de pouvoir est intéressant et ajoute du corps à une intrigue qui peinait jusqu’à maintenant à se dévoiler. C’est chose faite, l’objectif commun de l’équipe est de prendre d’assaut les locaux de recherche du gouvernement afin de découvrir les causes de la contamination et la mise en quarantaine de la ville de Paris. Mais le scénariste Denis-Pierre Filippi garde une ou deux ficelles sous le coude pour faire rebondir l’intrigue dans la suite du récit. Patrick Laumond au crayon nous régale autant que lors de la découverte de l’univers graphique du premier tome. C’est superbe, autant dans les airs – avec la recherche de cohérence pour les moyens de flottaison des bâtiments – que sur terre, dans le pur style art nouveau de l’école de Nancy, avec une forte présence végétale dans l’ambiance architecturale. L’album regorge de finesse que ce soit au niveau des personnages que des décors. C’est vraiment très beau. D’ailleurs, il faut aussi souligner l’énorme travail de colorisation de Piky Hamilton et Arancia Studio qui apporte beaucoup de charme et d’élégance à l’album. Ainsi, ce nouvel opus surfe sur le bel univers graphique défini par les auteurs, auquel vient s’ajouter un scénario qui prend un peu plus de corps, avec le dévoilement d’une partie de l’intrigue, mais surtout le jeu de puissance qui s’installe avec les protagonistes. Une très jolie découverte.