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Été 1936. Les Jeux Olympiques de Berlin offrent au monde l’image d’une Allemagne sportive, pacifique, régénérée.
Pendant quinze jours, les Jeux semblent avoir arrêté le temps. La violence et la peur qui régnaient jusqu’alors
dans les rues de la ville sont cachées. Place à la communion de l'humanité à travers le spectacle et le sport.
Venus des quatre coins du globe, athlètes, journalistes et spectateurs se pressent dans la capitale du Reich,
transformée par Hitler en splendide vitrine du national-socialisme.
Quand Adolf Hitler accède au pouvoir le 30 janvier 1933, il est d’abord hostile à cette compétition attribuée
à la ville de Berlin deux ans plus tôt et dont il a hérité.
Mais conseillé par Goebbels, son jeune ministre de la propagande,
le nouveau Chancelier du reich comprend vite tout l’intérêt qu’il peut en tirer :
ces JO apparaissent comme l’occasion rêvée pour les vaincus du Traité de Versailles de démontrer la résurrection
de leur pays, de prouver avec éclat le rôle du national-socialisme dans le redressement de l’Allemagne,
et d’en offrir le spectacle sur la scène internationale. L’organisation de la XIème Olympiade a donc donné lieu
depuis 1933 à une gigantesque opération de propagande.

C’est celle-ci que ce film de Jérôme Prieur montre, à l’aide des actualités de l’époque,
d’images tournées par les caméras de Leni Riefensthal et de nombreux films amateurs, racontant la préparation,
l’orchestration et la mise en scène d’un spectacle monumental qui fut bien moins sportif que politique.
Ce film nous montre comment Adolf Hitler est devenu, grâce au sport, l'hôte pacifique de pays contre lesquels
il prépare la guerre totale, et les Jeux, une entreprise de séduction et de conquête du pouvoir.
Une fable grandeur nature sur l’aveuglement en politique.

Un athèle noir défraye la chronique
C'est sans compter sur la présence de Jesse Owens, un athlète américain considéré comme le premier sportif noir
de renommée internationale, et comme l'un des meilleurs sprinteurs de l'entre-deux-guerres.
En 1936, il reçoit 4 médailles d'or remettant en question toutes les valeurs racistes et "pro-aryennes"
prônées par le Nazisme !
Malgré les légendes, Owens affirme qu'Hitler ne l'avait pas snobé et lui avait fait un signe de la main lorsqu'il était passé
devant sa loge: " Hitler ne m'a pas snobé, c'est Roosevelt qui m'a snobé ".
Malgré son statut de star, lorsqu'Owens rentre aux États-Unis, il ne peut toujours pas s'asseoir à l'avant des autobus:
"je devais m'asseoir à l'arrière, je ne pouvais pas vivre là où je le voulais "
comme l'indiquait
la ségrégation raciale de l'époque.