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La mise au jour de métropoles datant de 6 000 ans, notamment une en Moldavie, bouleverse l’histoire de la civilisation européenne. Pourquoi ont-elles disparu ? Une enquête archéologique aux étonnantes découvertes.



C’est dans l’actuelle Moldavie que les humains ont écrit un des chapitres les plus importants de l’histoire de la civilisation européenne, il y a plus de six millénaires. Sur les bords du Dniepr, dans la steppe eurasienne, les archéologues ont découvert il y a quelques années une implantation préhistorique ayant regroupé une population très nombreuse. Cette protoville, riche et moderne pour l’époque, s’étendait sur près de 25 hectares. Elle était pourvue d’une artère circulaire et comptait 1 700 maisons, disposées en cercles concentriques et recouvertes de couleurs vives. Alors que nos ancêtres commençaient alors juste à se sédentariser, celle-ci aurait abrité entre 10 000 et 15 000 personnes, dont beaucoup pratiquaient une agriculture intensive sur des sols fertiles, et un certain nombre effectuaient des métiers artisanaux, maîtrisaient la métallurgie. Quelques générations plus tard, la cité disparaît pourtant de manière énigmatique : les habitants ont brûlé leurs maisons et sont partis. Avaient-ils été victimes d'une épidémie ? Le climat a-t-il changé soudainement, les empêchant de cultiver leurs champs ? La violence et les guerres ont-elles entraîné leur déclin ?





Dans ce retour aux origines de la civilisation européenne, l’enquête de Christiane Streckfu retrace, pas à pas, les investigations d’une équipe d’archéologues et d’archéobotanistes d'Allemagne, de Moldavie et d'Ukraine. Les hypothèses de ces chercheurs composent un passionnant narratif par lequel se révèle peu à peu un passé longtemps resté méconnu. Grâce à des moyens perfectionnés, comme la géomagnétique – qui permet de sonder le sol –, et d’autres plus classiques, tels que le carottage ou l’examen des restes de graines et de végétaux, les scientifiques reconstituent les conditions de vie des premières cités abritant les agriculteurs au Néolithique. Leurs analyses et recoupements les conduisent à d’étonnantes conclusions : ce qui semble constituer le modèle des premières métropoles européennes aurait été délaissé pour cause de complexité accrue des relations sociales en leur sein, poussant ceux qui ne pouvaient en accepter les conséquences à partir pour aller rechercher ailleurs les clefs de leur prospérité.